L'achèvement de la liaison ferroviaire « Channel Tunnel Rail Link » (CTRL) à grande vitesse entre Londres et le tunnel sous la Manche est financé en partie par la Banque européenne d'investissement à l'aide d'un prêt de 400 millions de GBP (560 millions d'EUR). Les fonds sont octroyés à la société London and Continental Railways Limited (LCR), qui les affectera à la réalisation du second tronçon du CTRL (dont la structure est celle d'un partenariat public-privé), lequel reliera l'extrémité du premier tronçon (Southfleet) à un nouveau terminal international situé dans la gare londonienne de St. Pancras. Avec le second tronçon du CTRL se mettra en place le dernier maillon de la ligne à grande vitesse qui raccordera Londres à Paris, Bruxelles, Amsterdam et Cologne, et au réseau ferroviaire européen à grande vitesse, dans son ensemble.

Le second tronçon comporte la construction de la ligne située entre le premier tronçon du CTRL (Southfleet) et la gare de St. Pancras à Londres. Le premier tronçon entre le tunnel sous la Manche et les faubourgs de Londres, via Ashford, qui devrait être ouvert au trafic d'ici la fin de l'année, a bénéficié d'un prêt de la BEI de 200 millions de GBP en 1998. Tandis qu'il permettra de réduire d'une vingtaine de minutes la durée des trajets entre Londres et Paris / Bruxelles, le deuxième tronçon aura pour effet, non seulement de gagner 15 minutes supplémentaires, mais aussi de libérer une partie des capacités limitées dont disposent les lignes de banlieue dans le sud de Londres.

Le contrat de financement a été signé ce jour, à Londres par le président de la BEI, M. Philippe Maystadt, et par le président-directeur général de la société LCR, M. Rob Holden.

À cette occasion, M. Maystadt a déclaré : « Depuis son lancement, au milieu des années 90, ce projet a toujours été soutenu par la BEI. Les fonds octroyés sont désormais destinés à achever une liaison prioritaire qui fait partie du réseau transeuropéen des lignes ferroviaires à grande vitesse. Elle rapprochera Londres des autres capitales européennes grâce à des connexions directes avec Paris et Bruxelles, ce qui permettra de rallier rapidement, par une liaison à grande vitesse, d'autres grandes villes comme Amsterdam et Cologne. Du fait qu'elle réduira les temps de trajet des usagers internationaux du rail et qu'elle leur offrira un service plus fiable, l'opération améliorera la compétitivité du rail par rapport aux transports aériens et routiers. Le financement de réseaux de transport européens d'une telle importance constitue, pour la BEI, un objectif prioritaire.

Parallèlement, la seconde phase du projet aura une incidence directe sur la revitalisation urbaine dans les quartiers d'East London et de Thames Gateway. Cette évolution sera favorisée par un réaménagement général de la zone, dont la pièce maîtresse sera la nouvelle gare de Stratford, qui est appelée à devenir un nSud de transport pour la desserte de l'est de Londres, et par une amélioration de l'accès aux villes des régions Thameside et Medway. »

M. Rob Holden, président-directeur général de la société LCR, a ajouté : « La BEI soutient depuis longtemps le projet du CTRL et le prêt qu'elle nous accorde aujourd'hui nous donnera les moyens de boucler le montage financier destiné à la construction du second tronçon de la ligne, avant même le refinancement du premier tronçon qui devrait avoir lieu d'ici la fin de cette année ou au début de 2004. La réalisation du CTRL avance selon le calendrier prévu et le montage financier n'a rien perdu de sa solidité. À cet égard, la collaboration avec nos partenaires à Kings Cross, Stratford et Ebbsfleet se poursuit de manière tout à fait satisfaisante : plus de 8 milliards de GBP d'investissement devraient être réalisés sur ces sites après l'ouverture de toute la ligne au début de 2007. »

Le soutien du développement des réseaux transeuropéens figure parmi les principaux objectifs de la BEI. Si l'on tient compte du présent prêt, elle aura fourni 2,4 milliards d'EUR à l'appui des tronçons britanniques, belges et néerlandais du réseau ferré à grande vitesse PBKAL (Paris, Bruxelles, Cologne, Amsterdam et Londres), qui fait partie des 14 projets de RTE prioritaires retenus par les Chefs d'État de l'UE lors du Sommet d'Essen en 1994, et considérés comme représentant un élément de soutien essentiel du développement économique de l'UE.

Le CTRL se compose d'une ligne à grande vitesse, à voie double, d'une longueur de 109 Km, pour le transport de voyageurs et de marchandises entre la gare londonienne de St. Pancras et le tunnel sous la Manche. Le second tronçon comporte 25 Km de tunnels dans Londres et sous la Tamise, la construction de la gare internationale de Stratford et de grands travaux de reconstruction à la gare de St. Pancras. La capacité de transport de la ligne CTRL pourra atteindre 40 à 45 millions de voyageurs par an.

Lorsque la ligne CTRL sera achevée, c'est-à-dire au début de 2007, elle améliorera sensiblement les services internationaux disponibles au Royaume-Uni du fait qu'elle offrira une liaison à grande vitesse ininterrompue entre le tunnel sous la Manche et Londres. Le CTRL sera directement relié à la West Coast Main Line (ligne principale de la côte ouest) et donnera ainsi accès à Birmingham, Manchester et Glasgow, ainsi qu'à l'East Coast Main Line (ligne principale de la côte est). Il renforcera également la capacité des liaisons de banlieue dans le sud-est, permettra l'introduction de navettes à grande vitesse à destination de Londres, dégagera des capacités sur des lignes existantes et contribuera à la revitalisation urbaine dans les quartiers de East London et de East Thames.

La société LCR a été constituée pour concevoir, développer et détenir le CTRL. Ses principaux actionnaires sont Bechtel Ltd, London Electricity plc, National Express Group PLC, la SNCF et UBS Warburg. C'est à LCR qu'appartient l'entité britannique chargée d'exploiter les services d'Eurostar entre Londres et Paris / Bruxelles.

La Banque européenne d'investissement

finance des projets d'investissement qui contribuent à l'intégration de l'UE, en particulier dans les domaines suivants : le développement régional, les réseaux transeuropéens de transport, de télécommunications et d'énergie, la compétitivité et l'intégration de l'industrie, les petites et moyennes entreprises, la protection de l'environnement, la sûreté de l'approvisionnement énergétique, ainsi que la santé et l'éducation. Elle intervient également à l'extérieur de l'Union européenne, dans le cadre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers. Propriété des États membres de l'UE, la BEI se procure ses ressources sur les marchés des capitaux (émetteur AAA). En 2002, la BEI a prêté quelque 40 milliards d'EUR au total, dont 3,3 milliards de GBP au Royaume-Uni.