La Banque européenne d'investissement (BEI) l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, vient d'accorder deux prêts en Namibie, d'un montant combiné de 65 millions d'écus (1), en faveur de projets dans les secteurs de l'électricité et des télécommunications, lesquels ont été approuvés en vertu des dispositions de la Convention de Lomé.

Un prêt de 55 millions d'écus accordé à Nampower contribuera à financer la construction d'une seconde ligne de transport à haute tension destinée à relier les réseaux de Nampower en Namibie et d'Eskom en Afrique du Sud. Les travaux financés englobent la mise en place d'une ligne de 735 km de long en Namibie afin d'augmenter la capacité d'interconnexion de l'approvisionnement électrique entre les deux pays, ce qui s'avère indispensable pour faire face à un nouvel accroissement de la demande d'électricité en Namibie, notamment dans le secteur minier.

Cette interconnexion, qui constitue le projet d'infrastructure le plus important réalisé actuellement en Namibie, vient à point nommé après la mise en place, en 1995, du Groupement énergétique d'Afrique australe. Cette opération représente en outre un bon exemple des avantages qui découlent d'une coopération entre les institutions de financement participant au montage financier du projet, aussi bien l'Agence suédoise de développement international et l'Agence française de développement sur le plan bilatéral que la Banque africaine de développement et la BEI sur le plan multilatéral.

L'autre prêt, d'un montant de 10 millions d'écus, a été accordé à Telecom Namibia pour l'expansion et la modernisation de son réseau fixe de télécommunications, et notamment pour les communications interurbaines et internationales. Le prêt finance l'installation de 1 790 km de câbles à fibres optiques pour relier la ville de Windhoek aux régions du sud et du sud-ouest du pays et pour renforcer les liens avec la République sud-africaine. En 1995, la BEI avait déjà accordé un prêt à Telecom Namibia pour un projet similaire dans les régions de l'ouest, du centre et du nord du pays. Le présent projet constitue donc une nouvelle étape du passage à un réseau de grande qualité et entièrement numérique couvrant tout le territoire namibien.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union.La quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de dix ans et est assortie de deux protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. Les prêts approuvés au titre de cette Convention sont financés soit à l'aide de ressources que la Banque mobilise sur les marchés internationaux des capitaux (ressources propres) soit à l'aide de capitaux à risques provenant du Fonds européen de développement (2).En vertu du second protocole de Lomé IV, le montant total de l'aide financière disponible s'élève à 14,6 milliards d'écus, dont 12 milliards d'écus sont affectés sous forme d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'écus sont gérés par la BEI sous forme de financements sur capitaux à risques et jusqu'à 1,6 milliard d'écus sont sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI.


(1) Taux de conversion au 30/09/1998 utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours : 1 ECU = 40,48 BEF, 6,58 FRF, 1,17159 USD, 6,87135 NAD.

(2) Le Fonds européen de développement (FED) est constitué grâce aux contributions des États membres de l'UE. La BEI gère sous mandat une partie du FED, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques.