EIB President Werner Hoyer addressed the World Leaders Summit on 7 December on the progress of implementation of the joint MDB Statement on Nature, People and Planet.

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Seul le discours prononcé fait foi.


>@EIB

Monsieur le Président, Vos Excellences, Mesdames et messieurs,

Lorsqu’on pense aux situations critiques auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés dans le monde entier, comme la crise énergétique ou alimentaire, il est tentant de se dire... que nous sommes face à un dilemme... que nous devons choisir nos combats – que nous devons choisir entre l’énergie, l’alimentation, le climat ou la nature.

En réalité, toutefois, ces enjeux sont étroitement corrélés : les mesures prises pour lutter contre le recul de la biodiversité et les changements climatiques participent aussi à la résolution des autres crises.

Nous le savons depuis près de 30 ans... depuis que les dirigeants du monde entier se sont réunis à Rio, pour le Sommet de la Terre de 1992, mais nous n’avons pas le luxe d’attendre 30 années de plus pour passer à l’action. Nous devons agir maintenant !

Juste après la COP 27, ici à Charm el-Cheikh, nous nous rendrons à la COP 15 à Montréal, où nous devrons adopter un ambitieux Cadre mondial de la biodiversité.

La nature joue un rôle essentiel, mais nous savons également que son immense potentiel est sous-estimé et sous-exploité... et que les ressources qui y sont dédiées sont insuffisantes.

La nature est la clef de voûte pour l’adaptation aux effets des changements climatiques. Les solutions aux changements climatiques fondées sur la nature représentent près d’un quart des mesures qui offrent le meilleur ratio coût/efficacité dans ce domaine.

Un écosystème sain et diversifié, qui fonctionne bien, est aussi mieux à même :

  • de s’adapter aux changements climatiques ;
  • d’améliorer la sécurité alimentaire et hydrique ; et
  • de permettre une exploitation efficace des infrastructures urbaines.

Les changements climatiques eux-mêmes accélèrent le recul de la biodiversité, mettant à mal la résilience des populations, des économies et de l’environnement dont dépend notre bien-être.

Il ne nous reste que peu de temps. Une élévation rapide des températures affaiblira le pouvoir de la nature. Les répercussions pourraient être irréversibles. Non seulement les mesures précoces produisent de plus grands résultats, mais elles sont également moins coûteuses.

Dans ce contexte, que faisons-nous, nous les banques multilatérales de développement (BMD), pour trouver des solutions et relever les ambitions ?

L’année dernière, à la COP 26 de Glasgow, nous avons adopté une Déclaration commune sur la nature, les personnes et la planète. Depuis, nous avons multiplié les actions...

  • nous avons élaboré une taxinomie favorable à la nature en amont de la COP 15 ;
  • nous avons pris des initiatives communes pour remédier à la dégradation de l’environnement, comme le lancement du Partenariat bleu pour la Méditerranée et le Programme pour l’économie bleue et la résilience en Afrique, ici à la COP 27 ;
  • nous avons défini des normes et des indicateurs communs pour les données sur la biodiversité dans nos projets.

Mais les difficultés sont nombreuses... pour n’en citer que trois...

  • premièrement, nous devons mettre l’accent sur les impacts plus systémiques, et non plus sur les projets individuels, pour transformer notre alimentation, nos infrastructures et nos systèmes financiers ;
  • deuxièmement, nous devons améliorer nos méthodes comptables pour mieux cerner notre exposition aux risques et aux opportunités liés à la nature. Nous ne pouvons comprendre notre influence sur les choses que si nous les mesurons ;
  • troisièmement, nous devons créer de nouveaux flux de revenus pour soutenir les activités favorables à la nature en développant les marchés de la nature.

Le chemin qui nous attend est ardu, mais rempli d’espoir. L’objectif est clair : enrayer le recul de la biodiversité et inverser la tendance dans les plus brefs délais.

Pour renforcer leur action, les BMD ont décidé de former un Groupe de travail sur la biodiversité et la nature. Cela nous aidera à intensifier nos efforts et, à terme, cela contribuera à la reconstitution des écosystèmes, à l’échelle locale, nationale et régionale, dans toutes les régions où nous intervenons.

La nature et les générations futures le méritent.