>@Caroline Martin/EIB
  • Un prêt européen de 9 millions d'euros de la BEI est consacré à la renaturation de l'Alzette et de son affluent, la Pétrusse, au cœur du Luxembourg.
  • L’objectif est de redonner aux deux rivières leur cours et leur profil naturel d'origine, améliorer la biodiversité et proposer des solutions naturelles pour réduire les risques d'inondation.
  • L'opération bénéficie du « Mécanisme de financement du capital naturel » dans le cadre du programme LIFE de l'UE

Mme Yuriko Backes, ministre des Finances, Mme Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (MECDD) et M. Kris Peeters, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) ont présenté le jeudi 30 mars un accord financier, conclu entre le Grand-Duché de Luxembourg et la BEI, et consacré au projet de renaturation de l’Alzette et de son affluent, la Pétrusse. Les travaux visent à restaurer, une section de la rivière Alzette dans la localité de Steinsel, ainsi qu’une autre sur le cours de la Pétrusse dans la ville de Luxembourg. Le projet bénéficie d'un prêt de la BEI de 9 millions d'euros, accordé dans le cadre du ‘Mécanisme de financement du capital naturel’ du programme LIFE de l’Union européenne.

Lors d’une visite à Steinsel, les participants ont pu se faire une idée du résultat final du projet en voyant un tronçon déjà renaturé. Le projet, coordonné par le ministère luxembourgeois de l'environnement, du climat et du développement durable (MECDD) et l’Administration de la gestion de l'eau (AGE), fait partie d'un programme plus vaste visant à long terme à renaturer le réseau hydrographique de l'Alzette, de la ville de Luxembourg jusqu'à la ville de Mersch.

Les travaux de renaturation de la Pétrusse font également partie d'un réaménagement écologique de grande envergure de la vallée de la Pétrusse visant à revitaliser ses écosystèmes détériorés et modifiés. Grâce à ce projet, réalisé en plusieurs étapes, les cours d’eau qui sont actuellement fortement urbanisés, retrouveront un parcours plus naturel. Au-delà, les berges seront aménagées afin de créer des habitats naturels pour la faune et la flore. La plantation d’une ripisylve et la succession de végétaux sur les berges permettront la création d’un corridor écologique. Grâce à cette renaturation, l’écoulement de l’eau sera plus naturel et sa vitesse sera ralentie limitant le risque de débordement.  Il s’agit d’une mesure d’adaptation aux risques du changement climatique basée sur la nature, en améliorant la protection contre les inondations dans la capitale du Grand-Duché et en aval de la ville.

Le projet permettra également de reconnecter la Pétrusse et l’Alzette avec l’aménagement d’une pente plus douce à leur confluence et l’aménagement d’une passerelle à poissons. Le programme de renaturation s'appuie sur une étude approfondie de l'évolution naturelle et des développements induits par l'humain dans la vallée de l’Alzette, et il est mené en étroite collaboration avec les autorités locales. Les sections sur lesquelles une renaturation a déjà eu lieu voient déjà le retour d'habitats et d'espèces, comme le castor.  

Le projet s’inscrit dans le cadre du ‘Mécanisme de financement du capital naturel’ (Natural Capital Financing Facility-NCFF) du programme LIFE de l’Union européenne. Cet instrument soutient des projets dédiés à la biodiversité et/ou à l'adaptation au changement climatique basée sur la nature. Il a ainsi déjà permis de financer avec succès plusieurs programmes de renaturation de rivières dans différents pays de l'Union Européenne et le projet luxembourgeois, le dernier à avoir été sélectionné clôture NCFF. (Le soutien financier et technique sera maintenu via ‘InvestEU Advisory Hub’.

Après les allocutions des ministres et du vice-président de la BEI et la présentation du cadre général de l'étude de faisabilité, Micha Bunusevac, gérant du bureau MB, a expliqué le projet plus en détail.

La ministre des Finances, Yuriko Backes, a commenté : « Je suis fière de pouvoir ajouter aujourd’hui cet accord à notre portefeuille de coopérations fructueuses avec la BEI.  Le soutien financier des autorités gouvernementales et locales ainsi que de la communauté multilatérale est essentiel pour promouvoir les investissements nécessaires à la protection de l’environnement. Les travaux financés permettront non seulement de restaurer la dynamique naturelle de l’Alzette au profit de la biodiversité, des loisirs, de la gestion des crues et de l'aménagement paysager, mais offriront par la suite également des opportunités d'atténuation du changement climatique et de développement économique durable dans la région. »

La ministre Joëlle Welfring de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a dit : « Je me réjouis de cette collaboration exemplaire et si important, autour de la renaturation de l’Alzette. Ce projet est un parfait exemple de mesure pour faire face aux effets du changement climatique. La renaturation permettra d’une part de mieux se protéger face aux inondations, d’autre part, les zones humides restaurées continuent d’alimenter les nappes phréatiques et les cours d’eau ce qui limite les effets de la sécheresse. Par ailleurs, une renaturation favorise également la biodiversité en recréant une connectivité écologique tout en améliorant de façon naturelle la qualité de l’eau. »

Kris Peeters, vice-président de la BEI, a souligné : « Les efforts des autorités luxembourgeoises et la qualité des projets entrepris sur l’Alzette et la Petrusse sont remarquables. Nous sommes heureux de nous associer à ces investissements à forte composantes environnementale et climatique. Leur impact pourra être mesuré rapidement sur les écosystèmes et la reprise de la biodiversité, et il sera essentiel pour les riverains qui bénéficieront d’une meilleure protection contre le risque d’inondation ; un ‘win-win’ pour l’environnement et pour les citoyens. Et nous sommes d’autant plus satisfaits que ce projet, à présent labellisé ‘LIFE’, est parfaitement en ligne avec le Pacte Vert de l’Union européenne qui prévoit de restaurer 25 000 km de rivières d’ici à 2030. »

Virginijus Sinkevičius, Commissaire européen à l’environnement : « Nous saluons l’engagement des autorités luxembourgeoises pour la renaturalisation de l’Alzette et de la Pétrusse. Lutter contre la dégradation de nos écosystèmes et inverser leur artificialisation est essentiel pour le bien-être de la faune, de la flore et des citoyens. Nous sommes donc heureux que le ‘Mécanisme de financement du capital naturel’ du programme LIFE permette de soutenir de tels projets de renaturalisation à travers l’Europe. »

Powerpoint

A propos du Mécanisme de financement du capital naturel

Le Mécanisme de financement du capital naturel (NCFF) est un instrument financier mis en place conjointement par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Commission européenne et financé au titre du programme LIFE, le dispositif de financement de l’UE en faveur de l’environnement et de l’action climatique. Il soutient des projets dans le domaine la biodiversité et (ou) de l’adaptation aux changements climatiques fondée sur la nature. Il est financé par les ressources propres de la BEI et bénéficie d’une garantie de 50 millions d’EUR et d’une assistance technique de 10 millions d’EUR dans le cadre du programme LIFE. Le NCFF n’est plus ouvert à de nouveaux projets. Toutefois, de futurs projets à l’appui des objectifs en matière de biodiversité pourraient être financés au titre d’InvestEU, contribuant à la réalisation du pacte vert pour l’Europe. La BEI continue d’offrir un soutien consultatif spécifique à ces projets, par l’intermédiaire de la plateforme de conseil InvestEU.

Pour en savoir plus sur le financement de la protection de la nature et des solutions fondées sur la nature, voir aussi : Investing in Nature – A Practical Guide for Europe (Investir dans la nature : un guide pratique pour l’Europe).