La BEI vient de publier sur son site Web un nouveau rapport d’évaluation ex post consacré aux performances des projets relatifs aux réseaux transeuropéens (RTE) transfrontaliers qu’elle a financés. 

Ce type d’évaluation est mené par le département « Évaluation des opérations » (EV) de la BEI qui exerce ses activités en toute indépendance par rapport aux autres directions de la Banque. EV assure la transparence vis-à-vis des instances dirigeantes de la BEI, ainsi que des parties intéressées extérieures à l’institution, en procédant à des évaluations thématiques, sectorielles et régionales (ou par pays). Ses travaux encouragent la Banque à tirer des enseignements de l’expérience acquise.

 Le rapport en question souligne que le financement des infrastructures de transport et d’énergie en Europe fait partie des missions essentielles de la BEI depuis sa création. Dès le lancement de l’initiative RTE dans les années 90, son financement a constitué une priorité opérationnelle importante pour la BEI. Entre 1995 et 2005, la BEI a signé des prêts totalisant 86,8 milliards d’EUR en faveur de projets de réseaux transeuropéens. Une importance significative a toujours été donnée aux sections transfrontalières ; or, on s’accorde de plus en plus à reconnaître que celles-ci sont souvent les principaux chaînons manquants entre les réseaux nationaux. Bien que la BEI ait considérablement renforcé ses activités de coopération dans le domaine des RTE, notamment avec la Commission dans le passé récent, il serait souhaitable d’intensifier le dialogue sur les politiques et de faire preuve d’initiative en définissant des priorités pour les sections transfrontalières.

Il ressort du rapport que les onze projets évalués étaient conformes aux objectifs généraux assignés par l’UE aux RTE et que les résultats des projets transfrontaliers étaient globalement satisfaisants, seul l'un d'entre eux ayant reçu la note « médiocre ».

On peut donc en déduire que la BEI, en tant que principal bailleur de fonds à long terme en faveur des infrastructures dans l’UE, a apporté aux projets évalués une valeur ajoutée financière significative :

  • sa force principale réside dans son rôle qui consiste à fournir aux promoteurs, à des conditions et à des taux compétitifs, les ressources financières, souvent très importantes, dont ils ont besoin ;
  • la connaissance qu’a la BEI des différents aspects des projets d’infrastructure, fondée sur son expérience tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE, a contribué à identifier et à atténuer les principaux risques liés à ces opérations ;
  • certes, les projets d'infrastructure transfrontaliers de grande dimension sont nécessaires mais ils ne suffisent pas à garantir une croissance durable ; plus important encore est que les régions concernées exploitent leurs avantages concurrentiels respectifs.

Le financement des infrastructures de RTE concernant les transports et l’énergie est une activité solidement ancrée au sein de la Banque, et les méthodes et procédures en la matière sont pour la plupart correctement ciblées. Au fil du temps, la BEI a accumulé des connaissances spécifiques et développé une valeur ajoutée particulière, qui ont profité à beaucoup de « méga-projets transfrontaliers ». Ces connaissances sont de plus en plus nécessaires lors de la préparation des projets. La plupart des projets ont certes été couronnés de succès, mais EV a néanmoins recommandé un certain nombre de mesures en vue d'améliorer l'efficience et la viabilité à long terme des projets, d'accroître la valeur ajoutée de la BEI et de maximiser sa contribution.