• Selon ce rapport, la demande en informatique à haute performance grimpe rapidement dans des secteurs clés de l’économie européenne.
  • Les capacités et investissements de l’Europe dans le calcul informatique intensif accusent un retard sur ses concurrents internationaux.
  • Pour générer des avantages économiques et sociétaux et pour récolter les bénéfices qu’apporte la superinformatique, l’aide publique est essentielle.

La superinformatique, autrement nommée calcul à haute performance, permet de concevoir et simuler les effets de nouveaux médicaments, fournir des diagnostics plus rapides et de meilleurs traitements, contrôler les épidémies et soutenir les processus décisionnels dans de nombreux domaines, tels que l’électricité, la distribution d'eau ou l’urbanisme. Ses applications dans la technologie et l’ingénierie sont innombrables, qu'il s’agisse de construire des bâtiments plus économes en énergie ou de concevoir des voitures et des avions plus performants et plus sûrs. À l’avenir, les supercalculateurs seront indispensables pour la transformation numérique de l’Europe et pour toute innovation.

Selon un nouveau rapport élaboré conjointement par la Commission européenne et InnovFin - Conseils, le service de la Banque européenne d’investissement en matière de conseils, le recours à la superinformatique pour des applications industrielles et commerciales en Europe a rapidement augmenté ces dernières années. Cependant, la demande en capacités de supercalcul émanant des industries, des petites entreprises et des chercheurs européens est de loin supérieure à la disponibilité de telles ressources en Europe. En conséquence, des innovateurs européens font appel à des superordinateurs hors de l’UE, ce qui engendre des risques sur le plan de l’accès, de la protection des données, de la cybersécurité et de la confidentialité des données.

« En tant que banque de l’UE, la BEI saisit les chances uniques que représentent les projets de superinformatique, mais elle comprend également les difficultés de financement sur lesquelles ils butent en Europe » a déclaré Werner Hoyer, président de la Banque européenne d'investissement. « Pour que l’Europe atteigne un niveau de premier ordre en la matière, les secteurs public et privé doivent coopérer. Grâce aux services de conseil et aux outils financiers que sont InnovFin et le Fonds européen pour les investissements stratégiques, la BEI est bien positionnée pour soutenir la combinaison de financements privés et publics qui est requise pour tirer parti des possibilités sans précédent qu’offre la prochaine génération de supercalculateurs. »

Pour que l’Europe parvienne à développer la prochaine génération de supercalculateurs et qu’elle reste compétitive, il faut, selon les auteurs du rapport, augmenter l’aide publique et le financement public européens, de façon coordonnée et à l’échelle du continent, et développer des instruments financiers visant à promouvoir davantage d’investissements privés dans ce secteur. En outre, de nouveaux modèles économiques doivent offrir un meilleur accès à des solutions de calcul informatique de pointe pour les entreprises innovantes de petite taille.

D'autres pays ont massivement investi dans des infrastructures et capacités de superinformatique. La Chine, par exemple, ne possédait pas un seul supercalculateur en 2001. Aujourd’hui, elle figure parmi les leaders en matière de performances et de quantité et possède le plus grand parc de supercalculateurs au monde (selon la liste Top500).

Nombre de supercalculateurs « Top500 » par pays - Novembre 2017

Number of Supercomputers in the Top500 list by country, November 2017

Financer des installations de calcul à haute performance d’envergure relève de la gageure en raison des importants investissements initiaux que cela requiert et du niveau élevé d'incertitude quant aux revenus qu’engendreront ces investissements jusqu'à ce que la technologie soit mieux établie et puisse être directement commercialisée ou mise en œuvre par l’industrie. Le secteur public peut fournir les financements à long terme nécessaires de manière durable. Toutefois, cela ne suffit pas à combler le déficit d’investissements dans la superinformatique. L’étude évoquée recommande donc également d’améliorer la coordination et le regroupement des aides apportées par l’UE, les États membres, les régions et le secteur privé en développant de nouvelles initiatives de financement, sur la base d’un partenariat public-privé par exemple.

Consultez ici le texte intégral du rapport.