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Deux plans d’action visent à intensifier les efforts déployés pour combler le déficit d’investissements urbains verts en mobilisant jusqu’à 6 milliards d’USD auprès d’investisseurs publics et privés, avec à la clé des fonds publics plus efficaces et plus verts.

Trois mois après le sommet One Planet qui s’est tenu à Paris, de nouvelles avancées sur le partenariat Global Urbis et deux nouveaux appels aux villes et aux investisseurs financiers ont été rendus publics ce jour dans le contexte de la conférence à haut niveau de l’Union européenne (UE) sur la finance durable. Les coprésidents de la Convention mondiale des maires pour le climat et l’énergie (GCoM), Michael Bloomberg, émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’action en faveur du climat, et Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission européenne, les présidents de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer, et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Suma Chakrabarti, ainsi que le Groupe de la Banque mondiale (GBM) ont lancé un appel Invest4Cities à la communauté des investisseurs du monde entier pour accélérer la réalisation des engagements annoncés lors du sommet One Planet. En outre, la BEI et la Convention mondiale des maires ont lancé un appel à manifestation d’intérêt d’un nouveau genre aux milliers de villes du monde entier composant le réseau de la Convention afin de faciliter l’accès à un soutien technique et financier pour les investissements dans des infrastructures faiblement émettrices de carbone. Ensemble, ces deux initiatives remédieront à double titre à l’important déficit de financements urbains : elles soutiendront la mise au point de projets d’infrastructures résilientes, faiblement émettrices de carbone et de grande qualité dans les villes et elles mobiliseront un volume sans précédent de ressources financières auprès de banques, d’investisseurs institutionnels et de donateurs privés

Il y a trois mois, à l’occasion du sommet One Planet organisé à l’initiative du président français Emmanuel Macron en présence de plus de 50 chefs d’État ou de gouvernement, l’UE, la Convention mondiale des maires, la BEI et la BERD ont dévoilé une initiative mondiale ambitieuse, Global Urbis, visant à fournir à des villes du monde entier un financement et une assistance technique pour mobiliser des capitaux privés. Le président Macron a inscrit Global Urbis parmi les initiatives mondiales porteuses de changements du sommet.

La BEI est fière aujourd’hui de faire état des progrès et d’annoncer les prochaines étapes. Dans le cadre de la mise en œuvre de Global Urbis, Werner Hoyer, président de la BEI, et la Convention mondiale des maires annoncent un partenariat mondial au titre duquel la BEI lancera un nouvel appel à manifestation d’intérêt aux milliers de villes du monde entier composant le réseau de la Convention afin de faciliter l’accès à un soutien technique et financier pour des projets d’infrastructures résilientes et faiblement émettrices de carbone. Le partenariat s’appuie sur l’expérience acquise par la BEI, une institution financière internationale présente dans 160 pays qui couvre la majorité des villes membres de la Convention des maires, pour mettre sur pied et faire fonctionner URBIS, une plateforme de conseil spécifique destinée à soutenir des investissements urbains annoncée lors du Forum des villes en 2017 et mise au point en partenariat avec la Commission européenne dans le cadre de la stratégie urbaine de l’UE. L’appel à manifestation d’intérêt sera lancé lors du sommet mondial sur l’action climatique, qui se tiendra à San Francisco en septembre prochain. Ce partenariat mondial s’articule en trois volets principaux : 1) attirer l’attention des collectivités locales, des organisations de la société civile, des entreprises, des investisseurs privés et des associations philanthropiques sur les besoins d’investissement dans le domaine de l’action en faveur du climat dans les zones urbaines et les avantages attendus à court et long terme, ainsi que sur l’offre de solutions de financement, 2) fournir des services de conseil spécifiques en matière de planification et de préparation de projets relevant de l’action en faveur du climat dans les villes, 3) favoriser le financement de projets urbains s’inscrivant dans l’action pour le climat, en répertoriant les possibilités de financement, en fournissant directement des concours de la BEI, en mettant au point de nouvelles stratégies de financement et de collecte de fonds auprès des réseaux de la Convention des maires et de la BEI pour fournir des aides non remboursables à des fins de rehaussement de crédit et d’assistance technique, selon les besoins. Dans le cadre de Global Urbis, les mesures relevant du partenariat entre la BEI et la Convention des maires viendront renforcer et compléter des programmes et initiatives soutenus par d’autres partenaires, comme le programme de résilience urbaine du GBM.

La BERD progresse également à un rythme soutenu dans la mise en œuvre de Global Urbis au titre de son cadre pour des villes vertes, lancé l’année dernière dans le contexte de son partenariat avec la Convention mondiale des maires. La BERD, appuyée par des contributions d’amorçage de donateurs bilatéraux, finance déjà à hauteur de 50 millions d’USD des projets d’infrastructures urbaines vertes et soutient la constitution d’une réserve supplémentaire de 360 millions d’USD dans 20 des 50 villes qu’elle entend cibler.

L’autre partenariat financier de grande envergure annoncé lors du sommet One Planet entre la Convention mondiale des maires et le Groupe de la Banque mondiale porte également déjà ses premiers fruits. Dans le cadre du programme de résilience urbaine, le GBM a déjà levé 12 millions d’USD de contributions d’amorçage auprès de donateurs et dispose à ce jour d’une réserve de projets pour des villes vertes de 400 millions d’USD, qui fera l’objet d’une collaboration avec 55 villes d’ici au mois de juillet.

Ces partenariats témoignent de la manière dont les fonds d’amorçage destinés au financement de l’assistance technique et du rehaussement de crédit peuvent catalyser des volumes importants de financement durable. Ils créent des possibilités d’investissement bancables et accélèrent le déploiement de financements pour des infrastructures vertes dans les budgets des villes. C’est ainsi qu’ils favorisent la croissance des financements durables et la concrétisation de l’accord de Paris.

La réalisation des objectifs de l’accord de Paris conclu en 2015 passe par des initiatives ambitieuses ayant trait à l’action en faveur du climat dans les villes. Les villes membres de la Convention mondiale des maires, qui représentent à elles seules près de 10 % de la population mondiale, sont susceptibles d’éviter collectivement des émissions de 1,3 milliard de tonnes de CO2 par an d’ici à 2030 par rapport au statu quo, soit l’équivalent de 276 millions de véhicules retirés de la circulation. Toutefois, pour concrétiser ces objectifs ambitieux, des villes du monde entier doivent disposer de grandes quantités de ressources financières ciblées pour mettre en place des infrastructures résilientes et faiblement émettrices de carbones au bénéfice de leurs habitants ; les fonds publics et le financement du développement à eux seuls ne peuvent suffire à les alimenter. Les lacunes de financement dans le cadre de l’accord de Paris sont encore aggravées par le déficit de 2 milliards d’USD découlant de l’arrêt, décidé par le président Trump, des contributions des États-Unis au Fonds vert pour le climat. Il faut exercer un effet de levier sur les fonds publics pour mobiliser d’importants flux de capitaux privés.

En réponse à ce déficit de financement, la Convention mondiale des maires, l’UE, la BEI, la BERD et le GBM lancent ce jour un deuxième appel Invest4Cities à la communauté des investisseurs du monde entier. Cet appel vise à lever dans un premier temps 200 millions d’USD destinés à l’assistance technique en faveur de 400 villes, situées pour l’essentiel dans l’hémisphère sud, et 600 millions d’USD destinés au rehaussement de crédit, de sorte à pouvoir catalyser ensemble jusqu’à 6 milliards d’USD à l’appui des infrastructures urbaines vertes et résilientes, décuplant ainsi l’incidence des fonds publics. Ces fonds financeront des initiatives faiblement émettrices de carbone et des projets ayant trait à la résilience comme les infrastructures de transports publics, d’électromobilité et de vélo-partage, les immeubles économes en énergie, les énergies propres, la gestion des déchets et les digues de protection contre les crues et, partant, amélioreront la qualité de vie des habitants, même dans les collectivités les plus vulnérables. Comme il ressort d’un rapport récent de l’OCDE, 81,1 milliards d’USD émanant du secteur privé ont déjà été mobilisés de 2012 à 2015, grâce à l’effet de levier de l’aide publique au développement utilisée de manière stratégique sous la forme de garanties et d’autres instruments de partage de risques.

L’appel Invest4Cities vise à faire le lien avec d’autres initiatives rendues publiques par le président Emmanuel Macron lors du sommet One Planet pour le financement de l’action en faveur du climat, comme Climate Action 100+. Dans le cadre de cette initiative, 225 investisseurs institutionnels parmi les plus influents, qui représentent plus de 26 300 milliards d’USD d’actifs sous gestion, s’engagent à collaborer avec les plus gros émetteurs de gaz à effets de serre au monde pour renforcer leur action en matière de lutte contre les changements climatiques.

Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement : L’action en faveur du climat est au cœur de la mission de la banque de l’UE. Premier bailleur de fonds multilatéral au monde pour le financement de projets relevant de l’action en faveur du climat, la BEI est déterminée à contribuer à la réalisation des objectifs de l’accord de Paris. Il n’en reste pas moins que les partenariats sont la clé de la réussite. Les résultats tangibles découleront de la collaboration sur le terrain, en particulier dans les villes du monde entier où l’on voit non seulement certains des effets les plus dévastateurs des changements climatiques mais aussi certaines des solutions les plus innovantes. C’est pour cette raison que le partenariat de la BEI avec la Convention mondiale des maires est si prometteur. Pour la BEI, l’une des manières les plus concrètes de lutter contre le réchauffement de la planète consiste à aider les villes à mettre sur pied leurs projets et j’invite les villes elles-mêmes à relever le défi.

Michael Bloomberg, coprésident de la Convention mondiale des maires, émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’action en faveur du climat : Investir dans des infrastructures modernes et faiblement émettrices de carbone améliore les conditions de vie dans les villes, ce qui leur permet d’attirer de nouveaux habitants et de nouveaux investissements. On a là un cercle vertueux – et cet effort contribuera à accélérer le mouvement en renforçant l’attrait des initiatives en faveur du climat dans les villes pour les investisseurs.

Maroš Šefčovič, coprésident de la Convention mondiale des maires, vice-président de la Commission européenne : Une dynamique se dessine clairement et nous devons en tirer parti. Les partenariats avec la BEI et la BERD que nous avions annoncés lors du sommet One Planet portent leurs fruits. Ils feront en sorte que des villes du monde entier, et notamment d’Afrique, aient accès aux financements dont elles ont tant besoin pour la mise en place d’infrastructures urbaines. Nous pourrons garantir que les villes puissent mettre en place les infrastructures faiblement émettrices de carbone et à l’épreuve des changements climatiques, qui sont nécessaires à la concrétisation de l’accord de Paris, seulement si les acteurs non étatiques procèdent à des investissements importants et ciblés, en combinaison avec des fonds publics.

Suma Chakrabarti, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement : Notre collaboration avec la Convention mondiale des maires se traduit déjà par une augmentation des financements verts et nous sommes heureux de renforcer notre partenariat dans un nombre croissant de projets visant l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets, dans des villes situées dans l’ensemble des régions d’intervention de la BERD. Plus efficaces, plus rapides, plus verts et plus intelligents, les financements en faveur de l’action pour le climat dans les villes bénéficieront à leurs habitants, aux entreprises et au monde entier.

Mohamed Sefiani, maire de Chefchaouen au Maroc, et membre du conseil d’administration de la Convention mondiale des maires : Les effets des changements climatiques sont déjà ressentis dans le monde entier, que les pays soient riches ou pauvres, développés ou en voie de développement, et en particulier dans des villes souvent situées dans des zones à risque et particulièrement vulnérables. Nous sommes fiers des progrès que nous avons accomplis dans la ville de Chefchaouen, dont je suis le maire, pour atténuer les changements climatiques et s’adapter à leurs effets, mais il est toujours possible de faire plus. Il est crucial de renforcer l’accès des villes, en particulier celles situées dans l’hémisphère sud, à des financements à l’appui d’infrastructures durables du fait que nous œuvrons ensemble à la réalisation des objectifs communs définis par l’accord de Paris.

Speech of President Hoyer