À Londres, la ligne ferroviaire ultramoderne Crossrail réduira de moitié les temps de trajet de millions de voyageurs, tout en créant des emplois 

Selon les projections, la capitale britannique devrait compter 10 millions d’habitants d’ici 2030. Découvrez comment Transport for London entend faire face à cet accroissement démographique grâce à une nouvelle liaison ferroviaire transversale permettant :

  • de relier l’aéroport d’Heathrow, situé à l’ouest, au centre de Londres, puis à la banlieue est ;
  • d’accroître de 10 % la capacité de transport ferroviaire ;
  • de mettre en service des rames plus légères, plus écologiques et pourvues de services comme l’accès gratuit au wifi, la climatisation et l’information sur les trajets en temps réel.

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Le podcast Future Europe est une série de reportages audio sur chacun des 28 États membres de l’UE. Chaque épisode fait le récit d’un projet illustrant la façon dont les Européens vivront à l’avenir. Et il donne la parole aux personnes qui participent au projet.

Les rames Crossrail passent la vitesse supérieure à Londres

Où peut-on apprendre à conduire un nouveau train ? Il n’est pas vraiment possible de rouler dans le métro londonien avec un instructeur à ses côtés. Pour les rames Crossrail, il se trouve qu’il y a des simulateurs. L’équipe de Future Europe s’est rendue sur place pour en savoir plus.

Dermot Cafferky fait partie du 1 % de candidats retenus à l’issue du processus rigoureux de sélection des conducteurs pour Crossrail, la nouvelle liaison ferroviaire souterraine de Londres.

« J’aime conduire ces trains car en matière de technologie, on passe la vitesse supérieure », affirme-t-il dans la cabine d’un simulateur de train Crossrail à Old Oak Common, le tout nouveau dépôt construit à cet effet.

La nouvelle ligne ferroviaire ultramoderne Crossrail, baptisée « Elizabeth Line », passera sous le centre de Londres, reliant Heathrow, à l’ouest, à l’Essex, à l’est de la ville.

Dermot Cafferky attire l’attention sur les caméras qui équipent tout le train ; elles lui permettront de savoir quand commander la fermeture des portes. La sécurité des trajets s’en trouvera renforcée pour lui comme pour les voyageurs, et la circulation des trains sera plus efficace. Mais les caméras ne sont qu’une amélioration parmi d’autres.

Quelque 1 500 voyageurs par train

La conception des rames les rend plus sûres, plus légères, plus écologiques et plus confortables que le matériel roulant qui équipe actuellement le métro londonien. Elles seront aussi d’une capacité supérieure, chaque train pouvant transporter 1 500 voyageurs.

« Crossrail est révolutionnaire », déclare Edward Hamlyn, gestionnaire de projet pour la construction du nouveau dépôt à West London. « Avec cette toute nouvelle ligne, nous augmentons de 10 % la capacité du réseau londonien de transport souterrain et de surface. Elle transformera Londres. »

La participation de la Banque européenne d’investissement (BEI) au projet Crossrail, le plus grand chantier d’Europe, remonte à plusieurs années. En 2009, la BEI a mis à disposition un prêt initial de 1 milliard de GBP à l’appui de la première phase du projet. Il s’agissait de financer le percement de tunnels et la construction d’infrastructures. Plus récemment, la BEI a accordé un autre prêt de 500 millions de GBP pour financer de nouvelles rames (70 au total) et des installations de maintenance.

La ligne ferroviaire Crossrail relancera l’utilisation des transports en commun à Londres

Emanuela Cernoia Russo, directrice de la gestion financière chez Transport for London, l’organisme de tutelle de Crossrail, estime que le projet générera des retombées sur l’économie britannique de l’ordre de 42 milliards de GBP et créera jusqu’à 630 000 emplois. Il contribuera également à revitaliser les zones situées le long du tracé.

« On estime à 90 000 le nombre de logements nouveaux qui seront construits le long du tracé d’ici à 2021 », précise-t-elle. Usagère des transports en commun, elle-même se réjouit à la perspective d’une réduction de son temps de trajet quotidien.

Emanuela Cernoia Russo précise que le projet contribuera à amortir les effets de la croissance démographique, sachant que le nombre d’habitants à Londres, de 8,6 millions aujourd’hui, devrait atteindre 10 millions d’ici 2030.

Et nul besoin d’être un conducteur de train dans une cabine de simulateur pour avoir un avant-goût de cette nouvelle expérience de mobilité. Les nouvelles rames ne sont pas encore affectées à la Elizabeth Line ; certaines d’entre elles sont pourtant déjà en service, même si elles n’empruntent pas encore les nouveaux tunnels dans le centre de Londres. Cela devrait être le cas en fin d’année prochaine.