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Un investissement majeur pour l’Éthiopie – qui accueille la plus importante population de réfugiés en Afrique – a été avalisé par la Banque européenne d’investissement, la banque de l’UE. Cette opération est considérée comme un projet phare pour l’Afrique subsaharienne.

Werner Hoyer, le président de la BEI, a annoncé ce jour que la Banque était convenue de coopérer avec l’État éthiopien ainsi qu’avec des partenaires européens et des acteurs du développement international pour élaborer un mode de financement à l’appui d’un programme d’investissement en Éthiopie visant à aider des milliers de réfugiés à travailler.  Il est lié à l’octroi, par l’État éthiopien, de droits au travail et de possibilités d’emploi pour les réfugiés.

Le montage financier de 500 millions d’USD prévu pour l'investissement permettrait de construire deux parcs industriels – créant les emplois requis pour faire de l’octroi de ces droits au travail une réussite. Au titre de cette initiative, il est envisagé que la BEI, pour sa part, fournisse environ 200 millions d’USD, sur les 500 millions d’USD requis en prêts à l’État éthiopien, qui viendront s'ajouter à 50 millions d’USD d’aides non remboursables de l’UE. Le Groupe de la Banque mondiale, l’État britannique et éventuellement d’autres États membres de l'UE assureraient le reste du financement. 

Werner Hoyer, président de la BEI, a rencontré le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn lors du sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants qui s’est tenu à New York cette semaine, afin de l’assurer de son soutien, suite à une proposition du gouvernement éthiopien. 

Le président Hoyer s’est exprimé en ces termes : « Nous savons que l’Éthiopie constitue une escale pour de nombreuses personnes, qui poursuivent ensuite leur dangereux voyage vers leurs destinations finales en Europe.  De telles initiatives et projets offrent aux bénéficiaires la possibilité de demeurer moins loin de chez eux et représentent aussi une perspective de croissance économique. »

« Il s’agit d'un projet entièrement nouveau – un exemple édifiant pour l'Afrique subsaharienne – qui reflète parfaitement notre conviction : créer des possibilités d'emploi et engendrer la résilience économique dans les pays confrontés au problème de la migration et des réfugiés, voilà la voie à suivre. C’est également un excellent exemple de la façon dont la banque de l’UE aide l’Europe à intervenir au-delà de ses frontières pour s’attaquer au défi que représentent les réfugiés et les migrants et qui touche désormais presque chaque région du globe. Accorder aux réfugiés la possibilité de travailler aux côtés de la population locale présente un intérêt certain. Ce projet pourrait déboucher sur le recrutement de quelque 100 000 Éthiopiens et réfugiés, qui travailleraient côte à côte dans le cadre d’emplois durables et de qualité. Voilà pourquoi la BEI est heureuse d’annoncer qu’elle est convenue d'œuvrer avec l’État éthiopien ainsi qu’avec d’autres partenaires européens et acteurs du développement international pour le soutenir – comme je l’ai assuré au premier ministre. Je salue son rôle de chef de file et sa détermination à promouvoir cette idée. » 

Cette semaine, le président Hoyer a participé au sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants. Il a exposé comment la BEI peut coopérer avec ses partenaires de développement pour contribuer à mieux relever les défis planétaires. Il a expliqué comment est actuellement déployée la nouvelle initiative « Résilience économique » de la BEI dans les pays voisins du Sud et les Balkans occidentaux.

Lire le discours intégral : 

http://www.eib.org/attachments/general/events/20160919_unga_hoyer_speech_en.pdf  

Informations complémentaires

Dans le cadre de « Jobs Compact », la Banque européenne d’investissement, l’Union européenne, la Banque mondiale et le ministère britannique du développement international, en partenariat avec l’État éthiopien, s'attacheront à doper l’industrialisation et la création d'emplois en cherchant à mobiliser jusqu’à 500 millions d’USD de financements supplémentaires à des conditions de faveur et d’aides non remboursables additionnelles.

Le projet en question impliquerait la construction de parcs industriels et d’infrastructures associées, le financement de formations, de logements et d’aides à l’installation de réfugiés dans de nouvelles communautés ainsi que le financement de la création d’espaces verts dans les parcs industriels.

L’État éthiopien s’engagerait à fournir des permis à 30 000 réfugiés (répartis équitablement entre hommes et femmes) pour qu'ils travaillent dans les parcs aux côtés de 60 000 Éthiopiens et à assister la transition et le relogement des travailleurs réfugiés employés dans ces parcs industriels.

Le premier parc industriel vient d’être achevé à Hawassa où pratiquement toutes les places ont été affectées ; lorsqu'il sera pleinement opérationnel, ce parc emploiera au moins 30 000 travailleurs du secteur de l’habillement. L’État éthiopien s’emploie à mettre à profit ce succès en prévoyant dix parcs supplémentaires.

Selon les estimations, plus de 730 000 réfugiés étrangers sont présents en Éthiopie, les groupes les plus représentés venant du Soudan du Sud (284 000), de Somalie (250 000) et d’Érythrée (155 000). L'Éthiopie constitue une escale pour nombre d’entre eux, en particulier les jeunes Érythréens, qui poursuivent ensuite leur voyage vers diverses destinations en Europe. Même si l’Éthiopie pratique actuellement une politique d’ouverture des frontières vis-à-vis de la plupart des réfugiés, ceux-ci ne sont pas officiellement autorisés à travailler en dehors d’un camp.

Le soutien de la BEI s’établirait à 200 millions d’USD au maximum, sous réserve, naturellement, d’études d'impact environnemental et social et d’un audit préalable satisfaisants, et de l’approbation par ses instances dirigeantes.

Page sur un événement :

Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants

http://refugeesmigrants.un.org/summit
http://www.eib.org/infocentre/events/all/united-nations-summit-for-refugees-and-migrants.htm