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    Le projet

    Le projet Bujagali Hydroelectric concerne la construction et l'exploitation d'un barrage et d'une centrale hydroélectrique d'une capacité de 250 MW sur le Nil, à 10 km de la sortie du lac Victoria, en aval des barrages existants de Nalubaale et de Kiira. La nouvelle centrale produira de l'électricité à partir d'une ressource locale et renouvelable, tout en émettant peu de CO2 et en réutilisant l'eau qui a déjà servi à produire de l'électricité dans les barrages en amont. L'Ouganda, qui possède l'un des taux d'électrification les plus faibles du monde, subit actuellement une grave crise énergétique en raison du manque d'installations capables de produire de l'électricité à des prix abordables.

    Le projet est réalisé, d'une part, dans le cadre d'un partenariat public-privé entre l'État ougandais et la compagnie publique de transport d'électricité UETCL et, d'autre part, par un consortium de promoteurs privés sélectionné par la voie d'un appel à la concurrence internationale et comprenant le groupe Aga Khan et World Power Holdings (filiale de Sithe Global Power, LLC), promoteur de centrales électriques aux États-Unis et sur les marchés émergents, dont l'actionnaire majoritaire est le groupe Blackstone. Pour la construction et l'exploitation du projet, le consortium a constitué une société à finalité spécifique en Ouganda, la Bujagali Energy Ltd. (BEL), qui mettra à disposition sa capacité de production et vendra de l'électricité à UETCL dans le cadre d'un accord d'achat d'énergie. Cet accord peut être consulté par le public dans les bureaux de l'autorité ougandaise de réglementation du secteur de l'électricité, situés à Kampala (http://www.era.or.ug).

    Le projet Bujagali Hydroelectric a fait l'objet d'une analyse économique de la part d'une société de conseil internationale, qui comprenait notamment l'étude des différentes solutions possibles pour développer la production d'électricité en Ouganda. Selon cette étude, le projet Bujagali constitue l'option la moins onéreuse. Sa réalisation sera nécessaire pour combler l'insuffisance de la production et répondre à l'accroissement de la demande d'électricité, et ce malgré le vaste programme de réduction des pertes qui est actuellement mis en œuvre et qui, d'ici à ce que le projet entre en service, aura déjà accru le volume d'électricité distribué aux consommateurs. L'analyse en question, qui contient des informations tirées de l'ensemble des archives historiques relatives à l'hydrologie du lac Victoria, a été publiée sur le site que le Groupe de la Banque mondiale a consacré au projet Bujagali (http://www.worldbank.org/bujagali). Le projet a également fait l'objet d'une évaluation des incidences sociales et environnementales (EISE, voir ci-dessous).

    La décision de la BEI de financer le projet

    Le Conseil d'administration de la BEI a approuvé un prêt d'un montant maximum de 130 millions d'USD, en précisant que son premier décaissement serait conditionné au bouclage du montage financier et à la réception de la version finale - qui devra avoir son agrément - de l'analyse environnementale et sociale. Il a également stipulé que le décaissement de la BEI devra intervenir parallèlement à ceux des autres cofinanceurs, en particulier le Groupe de la Banque mondiale, afin de garantir à la fois une réaction cohérente aux recommandations que pourrait émettre ultérieurement le panel d’inspection de la Banque mondiale (voir ci-dessous) et leur prise en compte intégrale dans le projet.

    Le prêt de la BEI sera financé au titre de la Facilité d'investissement, qui est gérée par la Banque en vertu de l'accord de partenariat de Cotonou conclu entre les États ACP et l'UE et dont les ressources sont mises à disposition par les États membres de l'UE au travers du Fonds européen de développement. Ce financement s'inscrit dans le cadre d'une structure de cofinancement mise en place avec la SFI et l'AID (Groupe de la Banque mondiale), la Banque africaine de développement, la Proparco (France), la FMO (Pays-Bas) et des banques commerciales.

    L'intérêt de l'Ouganda

    Compte tenu du coût élevé des importations de combustibles en Ouganda, pays dépourvu d'accès à la mer, et de l'absence d'autres sources d'énergie en quantités suffisantes, la production d'électricité du pays repose presque entièrement sur le Nil, qui prend sa source dans le lac Victoria. Actuellement, la capacité de production d'électricité est limitée et une période prolongée de faible débit d'eau a donné lieu à des pertes de charge, qui ont provoqué de graves perturbations de l'activité économique en Ouganda et nécessité le recours à des générateurs d'appoint alimentés au fioul. Grâce à la fourniture d'une capacité supplémentaire substantielle, le projet Bujagali répond à une priorité politique nationale et fournit un cadre plus propice pour les activités du secteur privé et la croissance économique, conformément aux objectifs de l'Accord de Cotonou. En remplaçant la production thermoélectrique, qui est polluante et coûteuse, par des ressources locales et renouvelables qui émettent peu de gaz à effet de serre, il soutient également le développement durable.

    Le recours à un partenariat public-privé pour la mise en œuvre du projet Bujagali Hydroelectric évite à l'Ouganda un alourdissement du fardeau de sa dette.

    Les aspects sociaux et environnementaux

    Une évaluation des incidences sociales et environnementales (EISE) du projet a été réalisée par un groupe international d'experts environnementaux et sociaux et contrôlée par les spécialistes des institutions financières internationales participantes, dont la BEI. Cette procédure comprenait notamment un atelier de trois jours consacré à l'examen du projet de rapport. En outre, une ONG, InterAid Africa, a supervisé l'ensemble du processus, qui reposait sur des consultations approfondies menées auprès de la population locale, des parties prenantes nationales et des ONG, afin de définir les mesures à prendre en faveur des ayants droit.

    Situé sur le Nil en aval des barrages de Nalubaale et de Kiira qui régulent le débit d'eau sortant du lac Victoria, le projet Bujagali Hydroelectric contribuera à enrayer la tendance à des prises d'eau excessives sur ce lac. Le barrage de Bujagali réutilisera l'eau provenant des barrages de Nalubaale et de Kiira, ce qui divisera par deux les besoins d'apport d'eau. Compte tenu du contrôle qu'il exerce sur les sorties d'eau du lac à travers les barrages existants, l'État ougandais s'engagera à exploiter de façon durable tous les barrages du Nil, conformément aux accords internationaux, et à empêcher ainsi toute utilisation excessive des eaux du lac Victoria.

    Le barrage, d'une hauteur de 28 mètres, et le petit réservoir pouvant accueillir la quantité d'eau nécessaire pour une production d'électricité quotidienne donneront lieu à une submersion de terrres limitée. Comparé à d'autres, le site retenu pour le projet est celui présentant les incidences environnementales et sociales les plus faibles.

    L'EISE a permis de recenser un total de 5 158 personnes affectées par le projet, dont 634 (soit un total de 85 ménages) ont dû être réinstallées. Les rapides de Bujagali disparaîtront à la suite de la submersion, ce qui obligera les sociétés de tourisme à déplacer leurs activités vers un site similaire situé à 8 km en aval. En vue d'éviter le cumul d'incidences négatives sur l'environnement naturel, l'État ougandais s'engagera à protéger une zone de chutes d'eau panoramiques située en aval (Kalagala) des effets néfastes des aménagements hydroélectriques.

    La BEI est satisfaite de constater que le projet a été élaboré dans l'esprit des recommandations de la Commission mondiale sur les barrages et qu'il atteint un degré très élevé de conformité avec les sept priorités stratégiques identifiées par cette commission. Il répond notamment aux critères suivants : réalisation d'une EISE, consultation approfondie des parties prenantes, adoption de mesures de compensation équitables en tenant dûment compte des droits de toutes les personnes affectées, accès du public aux documents clés - EISE, étude économique et accord d'achat d'électricité - et forte acceptation du projet par le public. Le coût inférieur du projet par rapport à toutes les autres sources de production d'électricité possibles a été démontré de manière fiable dans le cadre de différents scénarios, y compris des scénarios correspondant à des débits d'eau constamment bas.

    Les recommandations du panel d'inspection de la Banque mondiale

    En mars 2007, un groupe d'ONG ougandaises a transmis une réclamation concernant le projet au panel d'inspection de la Banque mondiale, remettant notamment en cause le caractère durable et abordable du projet dans des conditions de faible hydrologie, son incidence sur le lac Victoria et sur la faune aquatique, sa transparence et l'évaluation des autres options possibles. Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site Web du panel : www.worldbank.org/inspectionpanel. Le panel a décidé d'examiner les questions soulevées par les ONG et les résultats de cet examen sont attendus dans les prochains mois. Toute recommandation pouvant découler de cet exercice sera prise en considération dans le cadre de plans d'action spécifiques.