Le 17 juillet 2013, le comité directeur de l’Initiative de Vienne 2.0[1] s’est réuni à Luxembourg pour débattre du phénomène de réduction du levier d’endettement, de la qualité des actifs dans les pays de l’Europe émergente et des incidences du cadre de résolution proposé par l’UE concernant les économies émergentes européennes, notamment les pays hors UE. Pour la première fois, les représentants de grands groupes bancaires actifs dans les pays émergents d’Europe ont été invités à présenter au comité directeur le nouveau rôle et la nouvelle mission qu’ils seront amenés à remplir.

La réduction des financements externes s’intensifie au cours du premier trimestre

Dans son dernier rapport Deleveraging Monitor, le comité directeur constate, pour le premier trimestre 2013, une intensification des désengagements des banques occidentales en Europe centrale, orientale et du sud-est, à l’exception de la Russie et de la Turquie. En outre, contrairement aux prévisions formulées dans le rapport précédent, la seconde vague de réductions des financements, amorcée à la mi-2011, n’a pas été moins forte. De fait, les opérations de financement transfrontalières restent entravées, avec des différences importantes d’un pays à l’autre, en raison, en partie, de l’incidence des perceptions extérieures des conjonctures nationales. Dans le secteur privé, l’accroissement du crédit est resté faible, sauf en Turquie, et le ratio des prêts par rapport aux dépôts a enregistré une nouvelle diminution. Il est à craindre que la détérioration de la perception qu’ont les marchés des économies émergentes, un phénomène apparu à la fin mai, puisse aggraver la raréfaction des financements. Le suivi étroit permanent du désengagement à l’aune des risques systémiques pour la région restera donc très important.

Le nouveau cadre de résolution de l’UE

Le comité directeur a examiné le cadre de résolution proposé par l’UE et a décidé d’étudier ses incidences potentielles sur les pays émergents d’Europe. Il entend soumettre ses commentaires à des autorités européennes de premier plan dès l’automne.

Les pays hors UE en point de mire

Le comité directeur a également abordé les répercussions du mécanisme européen de surveillance unique sur les pays hors UE. Alors que le projet d’union bancaire avance pour les pays de la zone euro, offrant des possibilités d’adhésion à d’autres États membres de l’Union, les pays hors UE ne disposent d’aucun moyen efficace de s’associer au nouveau mécanisme de surveillance unique, bien que dans ces pays, le secteur soit détenu en majorité par des banques de la zone euro. Les responsables de l’Initiative de Vienne 2.0 se préparent à discuter avec les agences européennes compétentes afin de mettre en place une coordination efficace entre le mécanisme de surveillance unique (MSU) et les pays hors UE.

Il est urgent de faire face au niveau élevé de prêts non productifs et d’aborder le financement des PME  

Le comité directeur a réitéré la nécessité urgente de faire face à l’augmentation du nombre de prêts non productifs (PNP) dans la région. Il actualisera les recommandations du groupe de travail de l’Initiative de Vienne 2.0 sur les PNP et proposera des stratégies relatives à la capacité des banques à absorber les risques dans le cadre de nouveaux prêts. Un nouveau groupe de travail sera créé pour étudier les fonds nationaux de garantie actuels, ainsi que l'intervention potentielle d'institutions financières internationales (IFI) dans ce secteur afin de favoriser l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) aux financements.

Les banques participent aux travaux du comité directeur

Le comité directeur a le plaisir d’annoncer que des représentants des banques mères participeront à ses  travaux, sous réserve du respect de la confidentialité des informations. La prochaine séance plénière de l’Initiative de Vienne 2.0 se tiendra les 21 et 22 octobre 2013 à Bruxelles.


De plus amples informations ainsi que les publications les plus récentes sont disponibles sur le site http://vienna-initiative.com.


[1] La BERD, la BEI, le FMI, le Groupe Banque mondiale et la Commission européenne sont membres du comité directeur, ainsi que l’Italie, la Roumanie et l’Albanie qui représentent respectivement les autorités des pays d’origine et celles des pays hôtes. Le comité directeur comprend également UniCredit, Raiffeisen Bank International et Eurobank qui représentent actuellement les banques  mères engagées dans l’Initiative Vienne 2.0. Le comité est présidé par Marek Belka, président de la Banque nationale de Pologne.